Sans être philosophe, et sans s’allonger sur le divan d’un psy, à nos moments perdus ou pendant nos insomnies, chacun d’entre nous s’interroge sur le sens de la vie. En tout cas le sens de la sienne. Nous nous posons ainsi de petites questions sans grandes réponses. Ou même de grandes questions sans un petit début de réponse.
Un homme qui a perdu ses papiers à la suite d’un banal quiproquo, enquête pour retrouver son identité, avant de se résigner à devenir quelqu’un d’autre. Entre roman noir et fantastique, «Happy Dogs» est un récit à la première personne, tragiquement drôle, qui peut aussi être mis en scène comme un monologue théâtral.
La nouvelle n’est pas seulement un roman court, c’est un genre littéraire en soi, obéissant à des règles propres. Tout l’intérêt de la nouvelle repose, en effet, sur l’art de la chute. Une chute qui se doit d’être imprévisible, et donc surprenante. Si dans la nouvelle le récit est tendu vers une fin que le lecteur, pris par le suspense, brûle de connaître, tout dans la narration est mis en œuvre pour détourner l’attention d’un dénouement qui, pour imprévisible qu’il soit, reste implacablement logique. Bon sang, mais c’est bien sûr ! Voilà ce que le lecteur s’exclame en terminant la lecture d’une nouvelle bien construite et bien menée. Tout était là et pourtant, grâce à l’habileté du narrateur, je n’ai rien vu venir. Dans «Vous m’en direz des nouvelles», Jean-Pierre Martinez, auteur de théâtre et scénariste de séries policière (cf. Avocats et Associés pour France 2) manie avec virtuosité cet art de la chute. Avec ces dix-sept nouvelles, qui nous entraînent dans les univers les plus variés, il se joue avec brio de la sagacité du lecteur, pour son plus grand plaisir.