Le site Libre Théâtre a mis en ligne la quasi-totalité du théâtre de Tristan Bernard. Les Editions La Comédiathèque publient quelques œuvres étonnantes, trop souvent méconnues.
Auteurs, acteurs, spectateurs rassemble 46 chroniques consacrées au théâtre écrites par Tristan Bernard, initialement publiées à la une du quotidien culturel Comœdia entre octobre 1907 et juin 1909, et republiées cette même année sous ce titre par les Éditions Pierre Lafitte. À travers des souvenirs tantôt joyeux tantôt mélancoliques, Tristan Bernard nous dépeint dans ce recueil la vie théâtrale et l’atmosphère qui entourait les théâtres à Paris et en Province au début du XXème siècle. Avec ironie ou tendresse, il dresse dans ces articles le portrait des gens de théâtre de l’époque, en croquant une galerie de personnages singuliers et pittoresques.
Ecrite en 1911 par Tristan Bernard et Michel Corday, la comédie L’accord parfait propose une version moderne du triangle amoureux, multipliant les situations inattendues et les pieds de nez à la morale bourgeoise et hypocrite. Les arrangements entre le mari, la femme et l’amant sont présentés avec un grand naturel et une sensibilité délicate. L’ironie mordante de cette comédie de mœurs traverse les âges et séduit encore aujourd’hui.
Claude Brévin, un garçon sensible et de bonne famille est obligé de vivre d’expédients et fréquente le bar louche du père Tabac. Celui-ci le fait passer pour le « Costaud des Epinettes » et lui propose une affaire : il s’agit de récupérer un paquet de lettres compromettantes chez une comédienne, Irma Lurette, et de l’éliminer. Claude, désespéré par sa situation misérable, accepte. Il se rend à une fête, où on célèbre la centième de la pièce dans laquelle Irma joue. Claude la séduit et la reconduit chez elle. Mais une fois dans son appartement, rien ne se passe comme prévu.
Henri est un jeune homme très sympathique, de ressources modestes, dont la famille a fait faillite. Il participe à un mariage auquel il n’est pas invité. Il rencontre Berthe, une des amies de la mariée. C’est le coup de foudre.Tristan Bernard définissait ainsi la pièce : « Le Danseur inconnu, pièce morale à morale tournante, est aussi une pièce comique et sentimentale. Je souhaite qu’on dise qu’elle est franchement comique et délicatement sentimentale. »
Les « Deux Canards », ce sont deux petits journaux ennemis, créés en vue d’une campagne électorale. Venu dans la petite ville de Valmoutiers pour y retrouver Madeleine, la jolie fille du baron de Saint-Amour, avec laquelle il a dansé le tango, Montillac s’est laissé détourner de ce flirt par Léontine, l’exubérante épouse de l’imprimeur Béjun. Il devient sous le nom de Gélidon, le rédacteur en chef du « canard » radical, la Torche, qu’édite Béjun. La Torche doit servir les ambitions de la femme de Béjun qui veut faire de son mari le prochain maire de Valmoutiers. Il doit affronter le baron de Saint-Amour, chef du parti réactionnaire. Le baron de Saint-Amour achète le journal ennemi. Toute la rédaction suit le nouveau patron et se conforme à sa nouvelle politique, même Gélidon qui a retrouvé Madeleine et a senti se réveiller son amour pour elle. Mais Mme Béjun contre-attaque en fondant un autre organe, le Phare qui, lui, paraîtra le soir et auquel contribue également Gélidon. Montillac passe ses journées auprès de Madeleine, et écrit les articles de la Torche. Gélidon consacre ses nuits à Léontine et rédige les articles du Phare. La situation se tend entre les deux organes de presse et aboutit à un duel : Montillac et Gélidon doivent se rencontrer sur le terrain. Les témoins les prennent tour à tour l’un pour l’autre, et des amis se substituent à eux, à l’aide de lunettes d’automobile qui cachent leur visage. Au lieu de deux combattants, il y a bientôt trois adversaires en présence…
Le vicomte Robert de Houdan est surnommé par ses amis Triplepatte du nom d’un cheval de course qu’il possède et qui se dérobe toujours. Il lui est impossible de prendre la moindre décision et quand Boucherot, à qui il doit beaucoup d’argent, et la baronne Pépin, marieuse infatigable, organisent son mariage avec la gentille Yvonne Herbelier, il obtempère jusqu’au jour de la cérémonie… Triplepatte est la première « grande » pièce de Tristan Bernard comportant cinq actes. Elle est représentée pour la première fois au Théâtre de l’Athénée, le 30 novembre 1905 et rencontre un vif succès. Elle sera à l’affiche à Paris pendant plus d’un an, sera reprise régulièrement avec le même interprète (Marcel Levesque) et donnera même lieu à une adaptation cinématographique en 1922, réalisée par Raymond Bernard, le fils du dramaturge.
Thibaut et Thierry sont amis et se retrouvent à Deauville. Thierry est un séducteur d’une quarantaine d’années qui ne cesse de multiplier les conquêtes. Thibaut, qui est plus jeune, lui demande d’arranger ses affaires de cœur. Mais les choses tournent toujours de la façon la plus déplorable et le jeune perdreau est plumé par le braconnier malgré lui ! Trois actes, trois expériences semblables… Mais, une jeune fille intelligente et sincère, va rebattre les cartes de ces jeux amoureux.